Test de la rotule Manfrotto 3D XPRO Crémaillère

Présentation
Prise en main
Test pratique sur le terrain
Verdict
Points forts / Points faibles
0ù acheter

Présentation

Dernière arrivée dans la famille des rotules micrométriques de la célèbre marque italienne de trépieds, la MHXPRO-3WG (parfois répertoriée sous le terme anglais de Geared) cherche à se démarquer de ses rivales par un poids relativement léger (seulement 750g) et un prix maîtrisé.

Relativement compacte avec une hauteur de 13cm, elle est aussi flexible, bascule en avant à 90° (officiellement, en réalité on peut l’incliner de quelques dizaines de degrés supplémentaires) et en arrière à 20°. Son mouvement latéral s’échelonne de 90° à gauche, permettant ainsi les prises de vue verticales, jusqu’à 20° droite. Et bien sûr, elle permet une rotation panoramique à 360°. Chaque tour complet d’une des poignées offrira un degré de rotation de 9,5°, ce qui donne déjà une idée de leur précision.

Le tout est contrôlable grâce aux indications réparties sur chacun des 3 axes, autour desquels une petite flèche suit et indique la position. 3 niveaux à bulle viennent témoigner de la planéité de la rotule, un sur le socle pour la position du trépied, et deux au niveau du plateau de fixation de l’appareil : un pour les prises de vue horizontales et l’autre pour celles verticales.

(2) usage rapide

(1) usage classique

Mais ce qui fait indéniablement son originalité est son système de réglage à deux vitesses, en passe d’être breveté par Manfrotto, qui allie précision et rapidité.

En usage classique (1), la rotation de la poignée donne un contrôle précis sur l’axe en question, alors que leur pression contre un des leviers (2) permet de faire des ajustements de cadrage plus importants.

Prise en main

La rotule est principalement composée d’un matériau polymère, l’Adapto, que le constructeur présente comme résistant et rigide. Et en effet, la rotule a l’air solide (de plus elle est garantie 10 ans). Aux adeptes du « tout métal » on objectera que ce choix a une influence sur le poids… et sur le prix. Le plateau rapide habituel de la marque (le 200PL) et quelques éléments d’assemblage restent eux en métal. Les poignées ont un revêtement en plastique particulier qui les rend assez agréables au toucher et faciles à manipuler.

Le montage sur le trépied (le Manfrotto 055cxpro3 en l’occurence) est classique, on visse la rotule sur le trépied en faisant tourner sa base fixe, et on serre les 3 petites vis sans tête du trépied qui évitent le desserrage de la rotule et assurent sa parfaite fixation.

MHXPRO3WG-fixation du plateauUne fois le plateau rapide vissé sur le bas de l’appareil, on peut le fixer sur le trépied facilement et rapidement. Aucune difficulté majeure dans cet exercice, un *clic* franc nous assure que le plateau rapide s’est correctement enclenché.

Dans certaines circonstances, notamment si le plateau n’est pas très bien inséré jusqu’au bout du support (après un usage court de la rotule, c’est une situation qui semble se produire environ 1 fois sur 10), l’enclenchement peut se faire en deux temps et nécessiter une légère manipulation. C’est d’ailleurs ce que conseille de faire Manfrotto dans sa notice afin de vérifier la stabilité de l’appareil.

Pour vous rassurer, vous pouvez le faire avec la sangle autour du cou pour éviter un décrochage imprévu aux conséquences désastreuses, mais normalement à ce stade l’appareil ne peut pas vraiment sortir du support, seulement s’y fixer correctement.

Test pratique sur le terrain

À la recherche d’un compromis poids/stabilité me permettant d’arpenter les rues quelques heures durant, je n’ai ressenti aucune gêne après une sortie de 3 heures où je me suis essentiellement déplacé avec l’engin dans le dos. Bien sûr, chacun aura son opinion, son usage, le matériel qui va avec (pieds, appareils, objectifs…) et ses conditions physiques, mais en tout cas je trouve que, de ce point de vue, elle complète à merveille mon trépied.

À l’usage, la rotule est extrêmement maniable. Avant, j’utilisais la Manfrotto 804rc2, qui n’est pas une si mauvaise introduction que ça dans l’univers du trépied quand on fait essentiellement de la photographie d’architecture comme moi, mais la MHXPRO-3WG joue assurément dans une autre cour. Certes elle vaut le double, mais pour un matériel qui va durer des années, il faut bien réfléchir à quel genre d’investissement on fait…

Alors que j’avais l’habitude de penser que je corrigerai les défauts minimes du cadrage en post-production avec sa prédécesseuse, moins souple, la nouvelle rotule à crémaillère de Manfrotto permet de régler avec précision et rapidité sa prise de vue. Et donc de garder à la fois tous les mégapixels de son capteur, et du temps pour d’autres photos.

Elle est également plus stable. Avec le Nikon 18-300mm f/3.5-5.6, le cadrage reste fixe même lorsque l’appareil est penché en avant. Ce n’est certes pas le plus gros objectif (830g, une vingtaine de centimètres de long au maximum), mais il avait déjà poussé dans ses derniers retranchements de précédentes configuration de pieds/rotules. Ici, ça ne bouge pas. Et ça tombe bien car c’est ce qu’on attend d’une rotule. Elle devrait donc sans problème supporter réellement les 4kg pour lesquels elle est prévue, dans toutes les situations.

Elle n’est toutefois pas exempte de quelques défauts mineurs. En effet, de part sa compacité, elle se retrouve parfois dans des positions où il devient plus compliqué de saisir et manipuler les poignées. C’est notamment le cas lorsque l’appareil est incliné à 90° sur la gauche : le levier du plateau rapide est très proche de la poignée de bascule avant/arrière, ce qui dérange légèrement sa manipulation quand on a des mains grandes et fines comme moi ! Et quand on penche l’appareil de 20° à droite, les mains rencontrent le plateau de rotation panoramique. On ne se pince pas, mais on prend un petit coup dans les phalanges au passage… Je suis assez peu inquiet sur ce point car ce n’est pas une position classique dans la photo d’architecture.

Dernier point, le passage de l’utilisation rapide à l’utilisation classique peut parfois avoir quelques difficultés à s’enclencher, provoquant un petit mouvement de l’appareil (a priori sans danger !). C’est un léger défaut que je pardonne facilement à cette rotule tant ce système permet de gagner du temps sans sacrifier la qualité du cadrage.

Verdict

Je ne savais pas vraiment avant d’acheter cette rotule dans quelle aventure je m’engageais, et j’ai décidé de prendre ce risque car, sur le papier, la MHXPRO-3WG est vraiment séduisante. Et je dois bien avouer qu’après quelques jours d’utilisation je ne suis absolument pas déçu !

Elle corrige les défauts de ma précédente rotule (la 804rC2) qui avait tendance à bouger un peu au moment du serrage (ce qui demandait parfois de recommencer l’opération à zéro), offrant ainsi un gain de temps et de précision. De ce fait, elle s’avère également plus stable, et ne pique pas du nez lors de l’utilisation prolongée d’objectifs aux dimensions plus importantes, comme en témoigne la photo ci-dessous au temps de pose de 4 minutes !

Orienté essentiellement vers la photo urbaine et d’architecture, j’aime que le réglage des trois axes soit séparé. Cela me permet de contrôler indépendamment les verticales et les horizontales sans reprendre l’intégralité de la manipulation. Ce choix a toujours été la partie la plus importante de ma décision et avec la MHXPRO-3WG, je dois dire que j’ai trouvé chaussure à mon pied. Si vous avez une pratique de la photographie similaire, je ne peux que vous recommander cette rotule!

Pont Louis Philippe - 4 minutes F/8 ISO 400

Points forts / Points faibles

Points forts

  • Précision et rapidité, selon la vitesse de manipulation choisie (brevet déposé par Manfrotto)
  • Maniabilité
  • Poids (750g contre au moins 1200g pour les autres rotules micrométriques de la marque)
  • Prix (si on considère ses concurrentes dans le secteur des rotules micrométriques)
  • Durabilité (connaissant Manfrotto, on va supposer que la garantie de 10 ans n’est pas un coup de bluff, et que la rotule sera aussi résistante dans le temps qu’elle en a l’air)

Points faibles

  • Manipulation un peu plus compliquée dans certaines positions, du fait de la compacité de la rotule
  • Le passage de l’utilisation rapide à l’utilisation classique peut parfois avoir quelques difficultés à s’enclencher, provoquant un petit mouvement de l’appareil (à priori sans danger!)

Où acheter ?

Voilà quelques informations que j’ai à l’heure où j’écris cet article (7 mars 2015), et sur lesquelles je peux m’exprimer :

  • En boutique, j’ai pu la voir chez Cirque Photo à Paris, un peu chère (225€). Elle serait également chez Panajou à Bordeaux au tarif conseillé (environ 200€). À Metz, digit-photo, acteur connu et reconnu qui vend aussi par internet, devrait bientôt en avoir également au même prix.
  • Sur internet, on la trouve chez Digixo toujours à ce prix. Nombreux modes de livraison, certains sont gratuits comme leur intéressant point relais à Paris (entre Bourse et Opéra) qui a un fonctionnement un peu particulier car une fois la commande passée, il faut les appeler pour prendre rendez-vous. Néanmoins vu la quantité de produits qu’ils ont, c’est une option bien pratique et assez rapide que j’ai déjà testée plusieurs fois. Si vous voulez profiter de leur système de parrainage qui vous fera économiser quelques euros n’hésitez pas à me contacter.
  • Photospecialist la vend également au prix de 185€, mais leur stock est écoulé pour l’instant. Prudence toutefois, car certains éléments sont étonnants : les photos sont légèrement différentes de celles présentées par Manfrotto (les bascules arrière et droite vont jusqu’à -30° au lieu de -20°, je n’en ai pas trouvé la raison), et la description ne correspond pas non plus. Étant donné que c’est un revendeur hollandais qui a changé de nom pour mieux s’adapter au marché étranger (Foto Konijnenberg), il y a peut-être eu des problèmes dans la traduction. J’ai déjà commandé chez eux une fois et je n’avais pas eu de problème.
  • Sinon elle est au tarif imbattable de 150€ sur le site belge de Big Lens auxquels vous devrez ajouter quelques euros de livraison. Ils livrent notamment avec GLS, et bien que je n’aie pas eu de problème majeur avec ce transporteur (le colis est arrivé dans les temps, certes pas à mon domicile comme convenu, mais dans un point relais pas trop loin), je préfère vous avertir qu’il y a beaucoup de clients mécontents. Ils ont toutefois d’autres options de livraison que je ne peux pas évaluer.